Le Guiers mort passe à l’action !
Devenir ambassadeur de sa rivière sauvage
Etude innovante des cincles plongeurs, restauration de la continuité écologique et sensibilisation du public, le programme d’actions lié au Label « Site Rivières Sauvages » du Guiers mort bat son plein. En effet, au cours de ces deux premières années de réalisation, les acteurs locaux ont déjà mis en œuvre un certain nombre d’actions.
Une étude sur les cincles plongeurs, comme bio-indicateurs témoins du bon état des cours d’eau, est menée par le CNRS sur les rivières du Massif de la Chartreuse dont le Guiers mort. L’objectif est notamment d’établir un diagnostic des pollutions potentielles des cours d’eau (plastiques, pesticides et métaux lourds) et de leurs effets biologiques à long terme sur ce bio-indicateur de l’écosystème. En 2019 et 2020, deux campagnes de terrain ont eu lieux afin de prélever et d’analyser sang, plumes et sécrétions des cincles plongeurs. Au total sur le Massif de la Chartreuse, près de 700 adultes ont été capturés, 400 nids ont fait l’objet de suivi et 1350 poussins ont été bagués. Le PNR de Chartreuse a participé avec l’acquisition et le prêt de matériel de suivi (caméras, pièges photos, enregistreurs de sons), grâce à l’aide financière de la Région AURA dans le cadre du Contrat Parc.
La continuité écologique vient d’être rétablie avec l’arasement de deux seuils. Le label Site Rivières sauvages avait été attribué à la partie amont du Guiers mort en juillet 2019 sous réserve de la bonne réalisation de ces travaux. Ils se sont déroulés en plusieurs phases entre 2019 et 2020, sous la maîtrise d’ouvrage de la Fédération de pêche de l’Isère, grâce au soutien technique et financier de l’Agence de l’eau RMC, de la Région AURA et de la Fédération National de Pêche. Ces deux ouvrages ne disposant plus d’aucun usage, les solutions d’arasement ont été privilégiées afin de garantir de manière pérenne le franchissement piscicole tant à la montaison qu’à la dévalaison ainsi que le transit des sédiments. Dans un souci de cohérence scientifique et afin de disposer d’indicateurs factuels, des suivis hydromorphologiques et piscicoles sont mis en place. En parallèle, la Fédération de pêche 38 a fait réaliser une vue « 3D » d’un des seuils bâti en pierres de taille, afin de conserver un témoignage patrimonial précis de l’ouvrage.
De nombreuses animations sont proposées aux différents publics, habitants et visiteurs, petits et grands, afin de sensibiliser à la ressource en eau, à la biodiversité et aux actions menées autour de la rivière. Début 2019, deux Bistr’eaux, soirées de concertation avec les partenaires à destination des habitants, ont été organisés par le Parc de Chartreuse. Ils ont permis de présenter le label, les raisons de la labellisation du Guiers mort et de discuter avec les habitants des actions à mettre en œuvre. Des animations « rivière », accompagnée d’un guide pêche, ont également été organisées par le Parc de Chartreuse à destination des enfants et familles du centre social des Pays du Guiers et du centre de loisirs de Saint-Laurent-du-Pont. Les Amis du Parc et les pêcheurs de l’AAPPMA de Saint-Laurent-du-Pont ont animé un samedi par mois, de mai à novembre 2019, des suivis participatifs avec les habitants (suivi physico-chimique de la qualité de l’eau et réalisation d’IBGN simplifié). En 2020, en raison du contexte sanitaire, une seule animation grand public a pu être organisée par les Amis du Parc et Réciprociété Guiers, rassemblant 25 personnes autour de la source du Guiers mort. Enfin, l’école de Saint-Hugues et le centre de loisirs de Saint-Laurent-du-Pont ont répondu à l’appel à projets Graines de Rivières sauvages. Elles travailleront donc sur le thème de la rivière sauvage, bénéficieront d’animations sur le cycle de l’eau, les rivières sauvages, la biodiversité des cours d’eau… et réaliseront un projet de land art. Toutes ses animations sont réalisées grâce au soutien financier de la Région AURA, du Département 38, de la DREAL et de Chartreuse diffusion par un mécénat territorial avec le Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages.
Photos : PNR de Chartreuse, Bastien Perreuil