Le projet Ecopoésie & cyanotype bat son plein actuellement : les participants ont jusqu'au 4 avril pour créer leurs œuvres, qui formeront le recueil de poèmes des Rivières Sauvages dont la publication est prévue courant juin.
La technique du cyanotype choisie pour illustrer les écrits des jeunes ambassadeurs est une nouveauté pour nombre d'entre eux. Ils peuvent compter sur l'expertise et la gentillesse de l'Atelier des Epatants, avec qui l'ARRS s'est associé pour cette 5° édition de Graines de Rivières Sauvages.
Entre fabrication des kits cyanotype et tutoriel de conseils, nous les avons rencontrés chez eux, dans le Jura.
Qui se cache derrière l’Atelier des Épatants ?
Nous sommes Constance et Antonin. Nous sommes installés dans le sud du Jura. Avec notre entreprise artisanale, nous concevons et fabriquons des kits de loisirs créatifs, éco-conçus, pour découvrir la nature avec un regard artistique et scientifique. Nous sommes deux ingénieurs de formation : Antonin en électronique, et Constance en matériaux. Depuis 2020, nous mettons notre regard scientifique et notre curiosité écologique à l’œuvre pour créer des activités ludiques pour les petits et les grands. Aujourd’hui, nous avons notamment développé une gamme de kits autour du cyanotype, une technique de photographie qui s’active avec le soleil.
Le cyanotype , qu’est-ce que c’est ?
Le cyanotype est l’une des plus anciennes techniques de photographie, inventée en 1842 par un scientifique anglais. On utilise un papier qu’on badigeonne d’une solution de sels de fers, ce qui le rend sensible à la lumière UV. Lorsqu’on pose un objet sur ce papier photosensible puis qu’on expose cette composition au soleil, le papier va changer de couleur partout, sauf là où l’objet a fait obstacle. L’objet va laisser son empreinte sur le papier en blanc sur fond bleu. Cette méthode a été très utilisée par une botaniste anglaise du XIXe siècle, Anna Atkins. Elle a employé le cyanotype pour immortaliser ses collections d’herbiers, devenant ainsi la première personne de l’histoire à publier un recueil de photographies dans les années 1850.
L’avantage du cyanotype, c’est que cette technique utilise des matériaux non nocifs, s’active en quelques minutes à la lumière du soleil et se révèle par un rinçage à l’eau : elle est donc facile à prendre en main, même par des enfants.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet mené avec l’Association du Réseau des Rivières Sauvages ?
Nous avons eu le plaisir d’être contactés par l’Association du Réseau des Rivières Sauvages en fin d’année 2024. L’association recherchait un partenaire pour fournir du matériel de création pour cyanotype à plusieurs dizaines de groupes d’enfants en France, afin qu’ils puissent réaliser un projet artistique. Les artistes en herbe vont pouvoir partir à la découverte des Rivières Sauvages proches d’eux, y prélever des échantillons naturels ou l’inspiration pour des découpages, en créer des compositions, qui seront ensuite immortalisées avec la technique du cyanotype.
Nous avons donc travaillé main dans la main avec l’ARRS pour concevoir un kit sur mesure, adapté aux enfants de tous les âges. Ces kits ont été fabriqués dans notre atelier du Jura (avec un détour par un FabLab dans l’Ain, pour une pièce sur mesure !) et envoyés dans toute la France ce mois de janvier 2025. Ainsi, l’expérience alliera donc découverte des milieux naturels, photographie, création artistique et même chimie ! Cette technique rejoint de plus la dimension poétique du projet Graines de Rivières Sauvages de cette année : les conditions de pratique (intensité des UV, disposition des compositions) ne se reproduiront jamais à l’identique, chaque œuvre est absolument unique.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous allons continuer à développer notre gamme de matériel pour le cyanotype, disponible en ligne sur notre site boutique et dans une trentaine de points de vente en France et en Europe. A la belle saison, nous animons des ateliers de découverte du cyanotype ou de fabrication de presses à fleurs pour les herbiers autour de chez nous (Jura, Ain, Franche-Comté…).
Pour en savoir plus, vous pouvez nous retrouver sur Instagram et Facebook, ou sur
Photos : l’Atelier des Epatants
